Les oreillettes de Mamie
Simone s’occupe de ses petits-enfants pendant les vacances. Elle a prévu de quoi occuper les 4 pichons (prononcer pitchouns). Figurez-vous qu’à l’approche du carnaval, elle va leur faire découvrir sa recette des oreillettes. La fameuse recette qu’elle tient de sa mère qui la tient de sa mère… En avant !
Préparation
« Lucie, Guilhem, Johan, Aline !? Vous venez ? » « On arrive ! ». Le quatuor déferle dans la cuisine de mamie Simone ce matin. Les ordres fusent : mettre son tablier, se laver les mains. Chacun a reçu une relique pour s’équiper. Les tabliers de mamie sont très typés sixties et seventies, l’époque où les couleurs criardes étaient à la mode. La nappe a été enlevée pour faire place à une batterie d’ustensiles et d’ingrédients : farine, beurre, sucre vanillé, saladier, spatule… Les enfants n’ont pas l’air très enthousiastes mais l’idée de déguster les fameuses oreillettes de mamie change la donne.
Avec application
Simone orchestre le groupe. Chacun a sa partition à jouer. Lucie, 10 ans, est chargée des pesées. Un peu « a bisto de nas » il faut bien le dire. Elle retire le zeste d’une orange et d’un citron avec la vieille râpe. La petite Aline du haut de ses 5 ans est responsable des ingrédients secs. La petite blonde verse la farine, la levure, le sucre vanillé dans un grand saladier debout sur sa chaise. L’air déterminé, langue entre les dents, pas un gramme ne tombe à côté. Mamie lui tend le fouet pour remuer ce monochrome blanc. Aline est toute fière.
Touillage
Johan, 7 ans, ajoute les œufs bien jaunes du poulailler dans le puits depuis son marche-pied. L’ouverture des œufs était plutôt avec perte et fracas mais sans coquilles dans le saladier ! Johan mélange le tout mais la tâche est ardue. Mamie vole à la rescousse et brandit le fouet avec le pichon. Prochaine étape : le beurre, et le lait. Trop facile !
La main à la pâte
« Guilhem c’est à ton tour ! » A 9 ans, il malaxe avec entrain la pâte jaunâtre. Il ajoute le rhum et les zestes. Guilhem fatigue. C’est plus dur que de jouer à la console ! La pâte est au top : souple, lisse et non collante. L’heure du repos est arrivée et pas que pour la pâte. Un torchon propre posé sur le saladier et le tour est joué. L’équipe de cuisiniers en culotte courte en est plus que ravie. La farine, moins. Elle vole dans la cuisine ! Même Mamie s’y met. Au final, les cheveux de mamie ne sont plus les seuls à être blancs.
Traitement de choc
Après avoir reposé le temps du déjeuner, la pâte subit un épisode plus musclé. Les enfants se retrouvent devant la table en bois clair. Chacun a un tapis en silicone, un rouleau et un couteau. Les plans de travail sont farinés. Simone dépose un morceau de pâte devant chaque enfant. Elle reçoit un traitement de choc : étirée, abaissée, aplatie, laminée... jusqu’à 1-2mm d’épaisseur stipulés par la grand-mère. Ensuite, le quatuor s’évertue à découper des rectangles (10cm x 15cm).
Touche finale
Lucie et Guilhem sont en charge de la friture. Simone dépose les rectangles dans le bain d’huile au fur et à mesure. Les futures oreillettes commencent à dorer et à cloquer. 2min de chaque côté pas plus. La belle couleur or et la surface bosselée de ces beignets typiques se révèlent. Une écumoire permet aux enfants d’ôter les oreillettes de leur baignade. Séchage sur une serviette de papier absorbant. Enfin, la dernière touche est confiée aux petits : saupoudrer les trésors culinaires de sucre. Le mot enseveli correspondrait davantage. La cuisine embaume les bonnes oreillettes de mamie. Bon appétit !
Recette
Pour faire de bonnes oreilletes il vous faut :
- 1kg de farine
- 125 g de beurre fondu
- 6 œufs
- ½ verre de lait
- 2 sachets de sucre vanillé
- 1 sachet de levure chimique
- 1 verre de rhum
- 1 pincée de sel
- 1 orange et 1 citron
- De l’huile pour la friture
Dans un saladier, verser les ingrédients secs (farine, sel, levure, sucre) et mélanger. Former un puits au centre. Ajouter les œufs un à un et mélanger à la main. Ajouter le beurre fondu et le lait puis mélanger. Pétrir convenablement et verser le rhum et les zestes. Pétrir encore jusqu’à ce que la pâte soit lisse, souple et non collante. Couvrir le saladier d’un torchon propre et laisser reposer la pâte au moins 1h. Découper la pâte en pâton. Les étaler le plus finement possible (1 à 2mm) sur le plan de travail fariné au préalable. Découper des rectangles, en général de 10cm x 15cm. Plonger les futures oreillettes dans une friteuse remplie d’huile (tournesol ou arachide) frémissante. Les faire juste dorer deux minutes sur chaque face. Les déposer au fur et à mesure sur du papier absorbant. Une fois bien égouttées, les saupoudrer de sucre en poudre.
Un peu d’histoire
L’Oreillette est une variété de beignet à pâte fine dorée et croustillante saupoudrée de sucre. Elle est en général préparée pour le carnaval. Cette fête de l’abondance précède le mercredi des cendres où débute le carême, la période de jeûne chrétien menant à Pâques. Les oreillettes sont aussi confectionnées à l’occasion de fêtes familiales, de kermesses, lotos…
L’origine de cette recette n’est pas connue mais le mot « aurelhetas » (prononcer aoureilletos) désigne des morceaux de pâte frite dès la fin du XVe s. Le mot francisé « oreillette » est attesté dès 1802 en Languedoc.
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